les bons artistes copient, les grands artistes volent » Pablo Picasso. Toggle navigation. ACCUEIL (current) SERVICES; PROJETS; CONTACT; Commençons un projet ensemble ââ +33(0) 3 10 94 04 40 ââ contact@ 7 rue Roger Bouvron 10600 Barberey Saint Sulpice, (Fr) Agence de communication basĂ©e Ă Troyes, France. Nous sommes IT INNOVE, une agence
Chroniques dâexpertsInnovation Le 24/11/2014 Temps de lecture 5 minutes Nous avons vu dans mes billets prĂ©cĂ©dents que lâinnovation, ce nâest ni la crĂ©ativitĂ©, ni lâinvention, ni la rupture, ni la technologie. En revanche, on peut proposer trois rĂšgles essentielles qui caractĂ©risent lâinnovation pour ce quâelle est le passage de lâidĂ©e au marchĂ©. Les trois rĂšgles fondamentales qui permettent de faciliter ce passage sont copier, combiner et CopierAfin de limiter les risques de dĂ©perdition, il est plus sĂ»r de sâappuyer sur des offres dĂ©jĂ validĂ©es. Dâailleurs, plutĂŽt que de railler lâartifice des imitateurs, on peut questionner lâorgueil des pionniers. Lâhistoire de lâinnovation montre en effet que les grandes dĂ©couvertes ont toujours Ă©tĂ© collectives et que derriĂšre un supposĂ© inventeur solitaire on trouve toujours une lignĂ©e de prĂ©curseurs qui lui ont ouvert la voie, et dont il sâest plus ou moins ouvertement inspirĂ©. Pablo Picasso se plaisait Ă souligner que les bons artistes copient, les grands artistes volent », ce Ă quoi Steve Jobs ajoutait nous nâavons jamais eu honte de voler les excellentes idĂ©es. » Certaines entreprises ont mĂȘme fait de lâimitation leur stratĂ©gie, Ă lâimage de Rocket Internet, lâincubateur berlinois dont le modĂšle Ă©conomique consiste Ă cloner des idĂ©es de sites Internet, Ă dĂ©velopper rapidement les entreprises ainsi obtenues, puis Ă les revendre aux entrepreneurs, inquiets de se voir dĂ©passĂ©s. Soulignons au passage que bien souvent, une copie est imparfaite, ce qui fait Ă©merger des orientations nouvelles, dont certaines peuvent se rĂ©vĂ©ler plus cohĂ©rentes avec le contexte concurrentiel. Lâanalogie avec les mutations en biologie est ici Ă©vidente câest bien un processus de copie imparfait â la rĂ©plication gĂ©nĂ©tique â qui a permis Ă la vie dâĂ©voluer. Nous sommes le rĂ©sultat dâune longue sĂ©rie dâimitations CombinerPlutĂŽt que de chercher absolument Ă mettre au point une offre inĂ©dite, mieux vaut combiner des Ă©lĂ©ments existants lâinnovation rĂ©sidera alors dans cette combinaison originale, dont la viabilitĂ© â chacun des composants Ă©tant dĂ©jĂ acceptĂ© par le marchĂ© â sera naturellement supĂ©rieure. Un des meilleurs exemples de cette approche est trĂšs certainement lâiPhone. Dans sa cĂ©lĂšbre keynote de janvier 2007, Steve Jobs a ainsi introduit lâiPhone comme Ă©tant fondamentalement la combinaison de trois produits existants un iPod Ă Ă©cran large et Ă commandes tactiles, un tĂ©lĂ©phone mobile, et un systĂšme de communication sur Internet. La vĂ©ritable innovation de lâiPhone consistait Ă cumuler en un seul objet ces trois appareils, que Steve Jobs â avec son extraordinaire talent dâorateur â a dâabord pris soin de prĂ©senter comme trois produits distincts. Rappelons que la premiĂšre version de lâiPhone Ă©tait moins avancĂ©e techniquement que les smartphones Nokia ou Blackberry de lâĂ©poque pas de 3G, pas de MMS, pas de vidĂ©o, mais que cette combinaison en faisait une offre Ă©minemment plus TransformerLa troisiĂšme rĂšgle de lâinnovation consiste Ă transformer des offres existantes plutĂŽt quâĂ inventer des offres radicalement nouvelles. Cette transformation passe notamment par la transplantation dâoffres ou de services dâune industrie Ă une autre utiliser dans la banque une dĂ©marche utilisĂ©e dans la distribution, transposer Ă lâautomobile un modĂšle venu de la tĂ©lĂ©phonie, etc. Bien des innovations sont ainsi des greffes, Ă lâimage des grands gagnants de lâInternet, dont certains ne sont au dĂ©part que des libraires Amazon, des salles dâenchĂšres et des brocantes eBay ou des annuaires dâĂ©lĂšves Facebook câest la transposition de ces modĂšles Ă©conomiques traditionnels dans un contexte inĂ©dit â le Web â qui leur a donnĂ© toute leur saveur et qui a permis leur Ă©volution ultĂ©rieure. De mĂȘme, le succĂšs de lâiPad, alors que le premier Tablet PC avait Ă©tĂ© lancĂ© â sans succĂšs â par Microsoft neuf ans plus tĂŽt, sâexplique par le fait quâApple a eu lâintelligence de positionner lâiPad comme une Ă©volution de lâiPhone mĂȘme ergonomie, mĂȘme systĂšme dâexploitation, possibilitĂ© de retrouver tous ses achats, et non comme un produit radicalement est le moteur de notre prospĂ©ritĂ© durable. Comme lâa soulignĂ© lâĂ©conomiste autrichien Joseph Schumpeter, câest lâinnovation qui permet de sâextraire de la concurrence directe, forcĂ©ment dĂ©lĂ©tĂšre. Lorsque les entreprises sâaffrontent avec des offres identiques, la concurrence ne se fait que sur les prix, ce qui finit par Ă©roder les marges et donc la crĂ©ation de richesses, lâinvestissement, les rentrĂ©es fiscales et lâemploi. Heureusement, de temps Ă autre, un entrepreneur est capable de proposer une innovation qui dĂ©place pour un temps le jeu concurrentiel et qui permet de rĂ©tablir les marges, jusquâĂ ce quâĂ son tour il soit rattrapĂ© par ses rivaux. Câest un phĂ©nomĂšne indispensable au capitalisme, qui assure son dynamisme et sa rĂ©gĂ©nĂ©ration de jouer ce rĂŽle positif, les entreprises ne doivent pas se mĂ©prendre sur la vĂ©ritable nature de lâinnovation si son impact est considĂ©rable Ă long terme, sa dĂ©marche peut ĂȘtre modeste et progressive. Elle nâest pas toujours exceptionnelle, ni forcĂ©ment originale, ni nĂ©cessairement complexe. Câest avant tout un processus pragmatique de facilitation quotidienne du changement et de recombinaison de lâexistant. Lâinnovation nâest pas un Ă©clair de gĂ©nie, câest une discipline reprendre la mĂ©taphore des bĂ©bĂ©s tortues par laquelle jâavais dĂ©marrĂ© ma sĂ©rie, deux solutions sâoffrent donc Ă nous si nous voulons accroĂźtre le nombre de survivants multiplier Ă outrance le nombre dâĆufs et faire confiance aux statistiques en espĂ©rant que cela nâattirera pas plus de prĂ©dateurs ou bien protĂ©ger les bĂ©bĂ©s lors de leur traversĂ©e de la plage en espĂ©rant que cela ne sĂ©lectionnera pas des prĂ©dateurs plus habiles. La premiĂšre solution est la plus dispendieuse, mais câest celle qui est le plus souvent privilĂ©giĂ©e par les entreprises et les gouvernements. Il est grand temps dâexplorer la seconde et dâaccompagner vĂ©ritablement les idĂ©es jusquâau marchĂ©. Je suis dĂ©jĂ abonnĂ©, je me connecte Abonnement intĂ©gral 14,50 ⏠/ mois Offre sans ĂȘtes libre de rĂ©silier Ă tout moment 6 Magazines, versions papier et numĂ©rique par an 4 Hors-sĂ©ries, versions papier et numĂ©rique par an AccĂšs illimitĂ© au site Havard Business Review France FrĂ©dĂ©ric FrĂ©ry Professeur Ă lâESCP et Ă CentraleSupĂ©lec. Ses recherches portent notamment sur lâinnovation stratĂ©gique. Il est le co-auteur de StratĂ©gique », le manuel de stratĂ©gie le plus vendu dans le monde francophone. Son dernier livre, paru en octobre 2020, sâintitule 100 idĂ©es impertinentes pour mieux manager » Harvard Business [âŠ] Voir toutes les chroniques Sur le mĂȘme sujet
Steve Jobs est mort. Je l'ai appris par quelques mots envoyĂ©s sur mon iPhone. On a dĂ©jĂ beaucoup dit sur lui, depuis sa dĂ©mission en aoĂ»t dernier. Inutile d'alourdir un livre d'hommages dĂ©jĂ saturĂ©. Designed by Jonathan Mak Alors j'ai simplement glanĂ© quelques unes de ses citations les plus marquantes. A travers ses mots toujours Ă©lĂ©gants, percutants, au-delĂ du gĂ©nie industriel, se tisse le portrait d'un crĂ©ateur fulgurant. Un façonneur bien particulier un homme confrontĂ© Ă la mort depuis des annĂ©es, une Ă©pĂ©e de DamoclĂšs qui a profondĂ©ment changĂ© sa façon de concevoir son rĂŽle. Un homme confrontĂ© Ă la mort, mais Ă©galement aux usages et aux dĂ©fis de notre Ă©poque, auxquels il a amenĂ© sa signature. En Ă©coutant sa "voix intĂ©rieure". Steve Jobs a eu le privilĂšge immense de dessiner un coin de nos modes de vie et de tisser une ligne, un style, sur les objets charniĂšres de l'Ă©volution des sociĂ©tĂ©s modernes. "Malheureusement, ce jour est venu" Sa lettre d'adieu au board et Ă la communautĂ© d'Apple, en aoĂ»t dernier, Ă©tait aussi sobre et Ă©lĂ©gante que le sont ses produits, ou plutĂŽt l'esprit qui souffle Ă travers la lettre de ses produits. Vous pouvez la lire ici, j'en retiens ces mots "J'ai toujours dit que s'il venait un jour oĂč je ne ne serais plus en mesure de rĂ©pondre Ă mes devoirs et aux attentes en temps que prĂ©sident d'Apple, je serais le premier Ă vous le faire savoir. Malheureusement, ce jour est venu." Lettre de Steve - 2011 Des mots que je ne peux m'empĂȘcher de connecter avec cette autre citation, tirĂ©e de sa cĂ©lĂšbre leçon de Stanford, en 2005. Steve venait juste de sortir d'un premier cancer "Me rappeler que je serai bientĂŽt mort a Ă©tĂ© la chose la plus importante qui me soit arrivĂ©e pour m'aider Ă faire des grands choix dans ma vie. Parce que presque tout, tout ce que vous disent les autres, toute la fiertĂ©, toute la peur de l'embarras ou de l'Ă©chec - ces choses s'effondrent devant le visage de la mort, ne vous laissant que ce qui est vraiment important. Vous rappeler que vous allez mourir est le meilleur moyen d'Ă©viter le piĂšge de penser que vous avez quelque chose Ă perdre. Vous ĂȘtes dĂ©jĂ nu. Il n'y a pas de raison de ne pas suivre votre cĆur. Restez affamĂ©s, restez fous." Stanford University - 2005 Sur la mort, il y a aussi cette phrase toute simple "Ătre l'homme le plus riche du cimetiĂšre ne m'intĂ©resse pas. Aller coucher le soir en me disant que j'ai fait des choses extraordinaires aujourd'hui, voilĂ ce qui compte" Wall Street Journal - 1993 "Les bons artistes copient, les grands artistes volent" Steve s'en va et, que l'on ait apprĂ©ciĂ© ou non sa politique de fermeture autour de ses produits simplification et contrĂŽle diront les autres, ou sa geste marketing, voire son caractĂšre "impossible", on ne peut ignorer la singuliĂšre trajectoire qu'il a rĂ©ussi Ă donner Ă l'industrie de notre temps. Peu de patrons peuvent se vanter d'avoir façonnĂ© leur Ă©poque. C'est gĂ©nĂ©ralement l'apanage des hommes politiques, dont la matiĂšre est, en apparence, plus noble. Mais nous vivons une Ă©poque guidĂ©e par les usages, et les usages sont guidĂ©s, de plus en plus, par ces produits qui relient les hommes entre eux l'automobile Ford, la technologie Apple, Internet Google, les rĂ©seaux sociaux Facebook. Il y en aura d'autres. Jobs faisait partie de ces aiguilleurs. Mais il a façonnĂ© son Ă©poque avec une sorte d'acharnement rare, comme un fil de soie tissĂ© sur l'absolue complexitĂ© du monde en mouvement. Il agaçait beaucoup. Parce qu'il n'avait rien d'un dĂ©mocrate. PlutĂŽt un despote Ă©clairĂ©. "Il est trĂšs difficile de designer un produit Ă travers des focus groups. La plupart du temps, les gens ne savent pas ce qu'ils veulent avant que vous leur ayez montrĂ©..." Business Week - 1998 Sa vision industrielle l'a Ă©videmment aussi poussĂ© dans le mur, Ă de nombreuses reprises. Steve est capable de se tromper de maniĂšre formidable, terrifiante. Il restera un façonneur obstinĂ© d'objets, d'objets qui nous relient les uns aux autres. Juin 2011 Ă Berlin, un homme surfe sur son iPad en Ă©coutant de la musique sur iPhone DAVID GANNON Un façonneur plus qu'un crĂ©ateur, direz vous. L'actualitĂ© rĂ©cente nous a montrĂ© qu'en France, nous avons un problĂšme avec le sens du mot plagiat, qui sert trop souvent d'aiguillon Ă notre Ă©troitesse, notre incapacitĂ© Ă faire. Steve Jobs est un crĂ©ateur, dans le sens oĂč la vĂ©ritable crĂ©ation ne vient pas de l'idĂ©e pure, originale, mais notre capacitĂ© Ă relier les choses entre-elles. Leur donner une direction. Un effleurement lumineux. On dit souvent que la couleur ne vient pas de l'objet lui mĂȘme mais de la façon dont l'objet reflĂšte la lumiĂšre. Steve cherchait Ă crĂ©er des produits inspirants plus que profondĂ©ment nouveaux, des objets finis, Ă la perfection, autant que des points d'Ă©tape sur un chemin qu'il ne maĂźtrisait pas lui-mĂȘme. Chez Steve Jobs, lâinnovation est un process, souvent itĂ©ratif, qui consiste Ă mettre en Ćuvre, faire des choix, tester, lancer sur le marchĂ©, se tromper. Parfois en captant les idĂ©es formidables formulĂ©es par d'autres. "Picasso disait 'les bons artistes copient, les grands artistes volent'. Nous avons toujours eu honte de voler les grandes idĂ©es... Je pense que ce qu'une partie de ce qui a fait le Macintosh quelque chose de grand c'est que les personnes qui ont travaillĂ© dessus Ă©taient des musiciens, des poĂštes, des artistes, des zoologistes et des historiens qui se trouvaient ĂȘtre Ă©galement les meilleurs spĂ©cialistes en ordinateur du monde." Interview vidĂ©o - 1984 S'inspirant des autres, mais en Ă©coutant sa voix intĂ©rieure, dira-t-il aussi. "Suivre les dogmes, c'est vivre avec les rĂ©sultats des pensĂ©es des autres" CrĂ©er, c'est aussi la capacitĂ© de dire "non". CrĂ©er c'est aussi la capacitĂ© Ă s'acharner. âLe problĂšme avec la folie des start-up de l'Internet n'est pas que trop de gens crĂ©ent des entreprises, c'est qu'il n'y en a pas assez qui s'accrochent. C'est comprĂ©hensible, parce qu'il y a de nombreux moments remplis de dĂ©sespoir et d'agonie, quand vous devez licencier des gens et abandonner des projets et gĂ©rer des situations difficiles. Mais c'est lĂ que vous dĂ©couvrez qui vous ĂȘtes et quelles sont vos valeurs." Fortune - 2000 Merci l'artiste !qUCM9u.