Le Point Pop Violence, sexe et jeux de pouvoir… Ce spin-off efficace débarque cette nuit sur OCS et reprend les mêmes ingrédients que son aînée, deux siècles plus tôt. Matt Smith incarne Daemon, le frère démoniaque du roi. © HBO Trois ans d'attente et le préquel de Game of Thrones, dont le dernier épisode avait été diffusé le 19 mai dernier, nous est enfin servi ce soir par HBO il faudra attendre environ 3 heures du matin pour pouvoir suivre le premier épisode en France sur OCS et MyCanal. Trois années d'attente d'autant plus fiévreuses que le final de la série mère avait laissé quelques fans amers. Pas question donc d'être encore déçu par House of The Dragon qui a la bonne idée de s'appuyer à nouveau sur les récits du prolifique George R. R. Martin. Le défi est de taille pour cette première série dérivée qui nous plonge dans le clan des Targaryen deux siècles avant l'arrivée de l' prend les ancêtres et on recommence. Pas de mauvaise surprise, dans House of The Dragon qui adapte La Danse des dragons », une partie de Feu et Sang » de George R. R. Martin. Le téléspectateur arrive quasiment en contrée conquise. Car rien n'a changé vraiment en cette ère pré-GOT, si ce n'est que l'action se situe donc 200 ans plus tôt soit 172 ans avant la naissance de Daenerys pour être précis.Dépaysement non garantiMême les noms des personnages nous sont familiers. On retrouve bien autour du trône de fer occupé par les Targaryen qui règnent en maître sur Westeros, les familles Hightower aperçus dans la saison 6 de GOT et Baratheon, avides de puissance et prêtes à toutes les horreurs pour tâter du précieux métal. Pas de dépaysement non plus sur le plan touristique vu que les intrigues principales se déroulent essentiellement à Port-Real la déco de la salle du trône est quasi identique. Enfin, les oreilles des fidèles ne se sentiront pas trahies par la bande-son tonitruante petits frissons de plaisir garantis puisque Ramin Djawadi est encore aux LIRE AUSSI House of the Dragon », la série la plus attendue de l'annéePour le reste, on ne peut pas dire que le showrunner Ryan Condal ait pris des risques inconsidérés ; à croire que le cahier des charges pesait aussi lourd que le fameux trône. La recette reste donc la même, seuls les personnages ont changé. Oubliez donc Cersei, Daenerys et autre Jon Snow, leurs ancêtres ont pris leur place et, dans l'ensemble, ils se révèlent tout aussi retors. Quand la série débute, la guerre fait rage au sein même des Targaryen. Qui le bon roi Viserys Ier excellent Paddy Considine va-t-il désigner comme successeur, lui qui n'a pas eu de fils ? La jeune et ambitieuse Rhaenyra, sa fille ? Le brutal Daemon, son frère, à qui il a confié l'armée des sanguinaires manteaux d'or » ? Son cœur balance et ses conseillers, main du roi en tête, cherchent tous à avancer leurs pions, pour de plus ou moins avouables règle n'a donc pas changé. Dans le jeu de massacre autour de l'accession au trône, personne ne semble à l'abri. Et les morts soudaines sont légion dans la région. HOD, bien décidée à ne pas faillir à sa réputation, rivalise sans peine avec GOT, en cochant scrupuleusement toutes les cases dès le premier épisode actes de violence et tortures en veux-tu en voilà , scènes de sexe, orgies comprises, petits plans gores en bonus… Et ça marche ! Qui plus est, les nombreux personnages sont plutôt bien dessinés et la compréhension des enjeux pour les uns et les autres ne demande pas les efforts exigés par GOT lors de son ce Moyen Âge imaginaire, les femmes ne jouent pas les potiches et se montrent tout aussi habiles, et même vicieuses, que leurs homologues masculins quand il s'agit d'obtenir ce qu'elles veulent. Le patriarcat est clairement dans le viseur du scénario et le message est encore plus lourdement martelé, dans une intrigue quelque peu manichéenne qui souligne volontiers l'injustice faite aux femmes à qui l'accès au trône est arbitrairement LIRE AUSSI Game of Thrones » le classement des 8 saisons, de la pire à la meilleureLe casting lui aussi est largement à la hauteur, mené par Matt Smith que l'on a connu sans couronne dans The Crown, dans le costume du prince Philip, Milly Alcock et Emma D'Arcy qui incarnent Rhaenyra adolescente et adulte ou encore Paddy Considine en roi un brin dépassé par ses bons quoi de neuf ? En réalité, pas grand-chose. Le produit, qui a coûté la bagatelle de 200 millions de dollars pour dix épisodes, est léché, fignolé à l'excès et nos amis les dragons ne manquent ni de charisme ni d'envergure. Nul besoin non plus d'être un fan d'heroic fantasy pour se délecter de ces nouvelles aventures où les ingrédients du soap passent du rose au rouge sang. Pourtant House of The Dragon n'a pas le charme de la nouveauté comme a pu l'avoir Game Of Thrones quand elle débarqua en 2010 en révolutionnant le monde des séries. D'ailleurs, hélas, plus d'une fois, on se surprend à établir des comparaisons entre les deux feuilletons même si la nouvelle mouture tente de changer quelques règles, en se permettant, notamment, une ellipse dans le série très attendue qui, sans surprendre, ne décevra pas les fans de cet univers. Reste à savoir si elle saura séduire de nouveaux spectateurs d'autant que ces derniers seront contraints, eux, de s'adonner à un petit travail de rattrapage pour assimiler toutes les subtilités du scénario. Dans quelques jours, Amazon dégainera Les Anneaux de pouvoir, la série dérivée du Seigneur des anneaux, avec laquelle les assidus ne manqueront pas d'établir des comparaisons. Tolkien contre George R. R. Martin. HBO contre Amazon. La guerre est lancée. Qui, dans le cœur des fans souvent intransigeants, montera sur le trône. Vous lisez actuellement House of the Dragon » la série est-elle à la hauteur de Game of Thrones » ? Le pouvoir expliqué par les séries 8,90€ Qui n’a jamais réfléchi à l’ascension du populisme devant un épisode des machiavéliens Game of Thrones ou Baron Noir ? Ou au bien-fondé – ou pas – de la transparence en politique en visionnant Borgen ? Quant au succès planétaire de La Casa de papel, ne reflète-t-il pas la montée de la pensée antisystème » dans nos démocraties ? Plus pragmatiquement, que nous enseignent, du pouvoir, de ses enjeux et de ses jeux, sur la manière dont on le conquiert et dont on le garde, les grands récits contemporains que sont les séries ? 5 Commentaires Commenter Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point. Vous ne pouvez plus réagir aux articles suite à la soumission de contributions ne répondant pas à la charte de modération du Point.