EnRapport Avec Le PĂšre De La Psychanalyse - CodyCross La solution Ă ce puzzle est constituéÚ de 8 lettres et commence par la lettre F CodyCross Solution pour EN RAPPORT AVEC LE PĂRE DE LA PSYCHANALYSE de mots flĂ©chĂ©s et mots croisĂ©s. DĂ©couvrez les bonnes rĂ©ponses, synonymes et autres types d'aide pour rĂ©soudre chaque puzzle
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En2004, lâINSERM a produit un Ă©pais rapport dĂ©montrant lâinefficacitĂ© thĂ©rapeutique de la psychanalyse pour la majoritĂ© de troubles mentaux (PsychothĂ©rapie. Trois
Mots Croisés > Questions > Définition EN RAPPORT AVEC LE PERE DE LA PSYCHANALYSE Entrez la longueur et les lettres Nouvelle proposition de solution pour "EN RAPPORT AVEC LE PERE DE LA PSYCHANALYSE" Pas de bonne réponse ? Ici vous pouvez proposer une autre solution. 5 + 7 Veuillez vérifier à nouveau vos entrées
Symboliquement le petit garçon dĂ©sire Ă©pouser sa mĂšre et voir disparaĂźtre (par la mort) son rival, le pĂšre. De mĂȘme la fillette vit son drame Ćdipien : elle dĂ©sire ĂȘtre lâĂ©pouse de son pĂšre, et, en mĂȘme temps, elle souhaite la disparition de sa mĂšre. Bien entendu, cette situation
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Le CongrĂšs des Psychanalystes de Langue Française de 2012 nous avait rappelĂ© que le complexe dâĆdipe fut une des grandes dĂ©couvertes de la pensĂ©e freudienne, inscrite dans lâhistoire humaine par lâuniversalitĂ© du mythe grec dâĆdipe, au-delĂ de lâhistoire du sujet. Lâun des traits de gĂ©nie de Freud fut dâarticuler la structure triangulaire familiale dans laquelle le pĂšre est Ă la fois un rival et un objet dĂ©sirĂ©, avec lâuniversalitĂ© de la loi du tabou de lâinceste en rĂ©fĂ©rence au meurtre du pĂšre de la horde primitive. La triangulation de lâĆdipe nâĂ©tait donc pas quâune histoire familiale. Le congrĂšs de 2013 sur le paternel nous a amenĂ© Ă dâautres interrogations. Avant lâaccĂšs Ă cette conflictualitĂ© Ćdipienne, quâen est-il des premiĂšres relations de lâenfant avec ses deux parents ? La mĂšre bien sĂ»r mais aussi le pĂšre. Dans cette perspective, le dĂ©but de la vie psychique peut-il se penser en termes de triangulations prĂ©coces sâorganisant avec la mĂšre et le pĂšre ? Les premiers liens mĂšre-enfant ont Ă©tĂ© beaucoup Ă©tudiĂ©s. Quâen est-il des relations avec le pĂšre Ă la mĂȘme pĂ©riode de vie de lâenfant ? Si lâimportance du pĂšre de la horde et son hĂ©ritage phylogĂ©nĂ©tique sont des acquis de la thĂ©orie psychanalytique, la question reste posĂ©e de ce mĂȘme point de vue sur lâimplication du pĂšre rĂ©el de la vie quotidienne auprĂšs de lâenfant. Il est vrai quâon fait peu rĂ©fĂ©rence Ă des textes freudiens sur le thĂšme des deux parents et particuliĂšrement du pĂšre auprĂšs de lâenfant au dĂ©but de sa vie. Je vais en Ă©voquer trois. Le premier est la lettre Ă Fliess du 6-4-1897 dans laquelle il Ă©voque le vĂ©cu des trĂšs jeunes enfants quant Ă la scĂšne primitive Je veux parler des fantaisies hystĂ©riques, qui remontent rĂ©guliĂšrement, comme je le constate, aux choses que les enfants ont entendues trĂšs tĂŽt et comprises seulement aprĂšs-coup. LâĂąge auquel ils ont reçu un tel message est tout Ă fait Ă©tonnant, dĂšs 6 ou 7 mois ! » Cette citation est intĂ©ressante car on y retrouve Ă la fois la prĂ©occupation pour ne pas dire lâacharnement quâaura Freud Ă retrouver la rĂ©alitĂ© de la scĂšne primitive dans lâhistoire de lâHomme aux loups, mais aussi la certitude quâaura MĂ©lanie Klein dans sa thĂ©orie, de la perception trĂšs tĂŽt par lâenfant de la sexualitĂ© de ses parents, Ă lâĂ©poque indiquĂ©e par Freud. Le second extrait se trouve dans LâinterprĂ©tation du rĂȘve 1900 oĂč il soulignait lâimportance de la question paternelle. En parlant des patients susceptibles de mettre en doute certaines interprĂ©tations au cours de la cure analytique, Freud prĂ©cisait Je mâattends bien Ă ce que ce genre dâaccueil me soit rĂ©servĂ© lorsque je mets Ă dĂ©couvert le rĂŽle insoupçonnĂ© que joue le pĂšre chez les malades du sexe fĂ©minin dans les motions sexuelles les plus prĂ©cocesâŠJe pense pour confirmer cela Ă tel ou tel exemple oĂč la mort du pĂšre sâĂ©tait produite Ă un Ăąge trĂšs prĂ©coce de lâenfant, et oĂč des incidents ultĂ©rieurs, inexplicables autrement, dĂ©montraient que lâenfant avait bel et bien inconsciemment conservĂ© des souvenirs de la personne qui lui avait Ă©tĂ© si prĂ©cocement ravie. » Jâajouterais pour ma part, lâintĂ©rĂȘt que joue le pĂšre aussi pour les patients de sexe masculin. Le troisiĂšme texte de Freud 1932 se trouve dans la 35Ăšme Nouvelle suite des leçons dâintroduction Ă la psychanalyse, Dâune vision du monde. A propos de lâĂ©tat de dĂ©tresse infantile, il parle de la protection apportĂ©e par le pĂšre et prĂ©cise plus exactement, sans doute lâinstance parentale composĂ©e du pĂšre et de la mĂšre » comme dans Le moi et le ça », Ă propos de lâidentification au pĂšre de la prĂ©histoire personnelle, il avait apportĂ© la prĂ©cision Peut-ĂȘtre serait-il plus prudent de dire avec les parents ». Il souligne alors que lâĂȘtre humain se sait en possession de forces plus grandes que dans son enfance mais aussi quâil est restĂ© tout autant en dĂ©saide » et privĂ© de protection quâĂ cette Ă©poque ; que face au monde, il est toujours un enfant ». Reconnaissant maintenant, poursuit Freud, que son pĂšre est un ĂȘtre Ă©troitement limitĂ© dans sa puissance et nullement pourvu de tous les mĂ©rites⊠il remonte Ă lâimage mnĂ©sique du pĂšre de lâĂ©poque enfantine, tellement surestimĂ© par lui ; il Ă©lĂšve celle-ci au rang de divinitĂ© et lui fait prendre place dans le prĂ©sent et dans la rĂ©alitĂ©. » Il est intĂ©ressant de souligner que dans ce texte, Freud fait rĂ©fĂ©rence Ă la dĂ©tresse infantile de lâenfant et au lien avec le pĂšre Ă cette Ă©poque de la vie. De mĂȘme dans ce texte, il est fait allusion Ă un pĂšre surestimĂ©, idĂ©alisĂ© dont on peut penser quâil serait pour lâenfant, en lien avec un pĂšre tout puissant hĂ©ritĂ© du passĂ© phylogĂ©nĂ©tique. Ainsi, le pĂšre tout-puissant et son hĂ©ritage archaĂŻque seraient en lien profond avec le pĂšre de la dĂ©tresse infantile, celui de la toute petite enfance qui dans le meilleur des cas perdurera toute la vie, sous dâautres formes au grĂ© des rencontres avec dâautres hommes et continuera Ă accompagner le sujet. Ce lien entre le pĂšre de lâhĂ©ritage archaĂŻque et le pĂšre de la quotidiennetĂ© confirme bien Ă©videmment la diffĂ©rence fondamentale, structurale avec la mĂšre, tout en prenant en compte les liens prĂ©coces du pĂšre et de lâenfant. Cela valide, lorsquâon pense le pĂšre du dĂ©but de la vie psychique, la nĂ©cessaire intĂ©gration, prise en compte dâun pĂšre tyrannique des temps originaires issu de la phylogĂ©nĂšse tel que Freud lâa dĂ©fini, sâorganisant dans le psychisme du sujet avec un pĂšre ontogĂ©nique » dont une des origines se situe dans la rĂ©alitĂ©, le pĂšre de la quotidiennetĂ© ». Câest ce dernier que jâai appelĂ© par ailleurs de maniĂšre un peu caricaturale Le pĂšre primaire GĂ©rard, 2004. Il nous parait important de mettre en relief ce pĂšre du quotidien qui vit avec lâenfant car dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale, la question du pĂšre en psychanalyse est abordĂ©e dans la suite des travaux de Freud dans Totem et tabou, oĂč le pĂšre est considĂ©rĂ© principalement dâun point de vue phylogĂ©nĂ©tique, le meurtre du pĂšre de la horde primitive sây dĂ©clinant alors en une culpabilitĂ© dont un des termes allait devenir sous la plume de Freud Lâidentification au pĂšre de la prĂ©histoire personnelle et par ailleurs le surmoi ; cela amenant Ă considĂ©rer le pĂšre principalement dâun point de vue symbolique. Cette question du pĂšre du dĂ©but de la vie psychique a Ă©tĂ© abordĂ©e par plusieurs auteurs postfreudiens, Ă©videmment chacun Ă leur maniĂšre. - On peut ainsi citer MĂ©lanie Klein 1928 et sa conception de lâOEdipe prĂ©coce, complĂ©tĂ© par ce quâelle en dit Ă la fin de son oeuvre en 1945 lorsquâelle Ă©voque dans une note de son article Le complexe dâOEdipe Ă©clairĂ© par les angoisses prĂ©coces En mâattardant sur la relation fondamentale du petit enfant au sein maternel et au pĂ©nis paternel, et sur les situations dâangoisse et les dĂ©fenses qui en parviennent, je ne pense pas seulement Ă des objets partiels. En fait ces objets sont associĂ©s dĂšs le dĂ©but dans la pensĂ©e de lâenfant, Ă sa mĂšre, et Ă son pĂšre. Les expĂ©riences quotidiennes avec les parents, la constitution de la relation inconsciente avec eux en tant quâobjets internes, viennent sâajouter Ă ces objets partiels primitifs et accroĂźtre leur relief dans lâinconscient de lâenfant ». Câest un point de vue intĂ©ressant puisque MĂ©lanie Klein dans cette citation prend en compte non seulement la fantasmatique inconsciente de lâenfant, mais aussi son vĂ©cu dans la rĂ©alitĂ©. - Jacques Lacan 1958 particuliĂšrement dans son sĂ©minaire Les formations de lâinconscient dans les trois chapitres La forclusion du nom du pĂšre, La mĂ©taphore paternelle, Les trois temps de lâOEdipe. Je voudrais souligner Ă propos de cet auteur que, si on a put lui faire le reproche dâune thĂ©orie trop centrĂ©e sur la symbolique paternelle, on peut noter la position originale pour lâĂ©poque quâil a par rapport Ă ce quâil appelle la symbolisation primordiale entre la mĂšre et lâenfant et qui me parait proche de la symbolisation primaire telle quâon en parle aujourdâhui âŠmĂȘme si elle est un ĂȘtre mal adaptĂ© Ă ce monde de symbole ou qui en a refusĂ© certains Ă©lĂ©ments, cette symbolisation primordiale ouvre tout de mĂȘme Ă lâenfant la dimension de ce que la mĂšre peut dĂ©sirer dâautre, comme on dit sur le plan imaginaire. Câest ainsi que le dĂ©sir de lâAutre fait son entrĂ©eâŠde façon concrĂšte⊠». Nâest-ce pas lĂ une formulation proche de la censure de lâamante » que je vais Ă©voquer en parlant de Michel Fain ? - Claude Le Guen 1975 et sa conception du non-mĂšre » Cet auteur sâest intĂ©ressĂ© lui aussi aux relations originaires de lâenfant particuliĂšrement sous lâangle du dĂ©veloppement du moi, ce quâil appelle lâĂ©veil du moi ». Pour Le Guen, le moi de lâenfant existe et se constitue en mĂȘme temps que lâobjet, le tĂ©moin de cette Ă©tape du dĂ©veloppement en seraient les conditions du dĂ©clenchement de lâangoisse Ă la vue de lâĂ©tranger. Cela se situerait entre six et neuf mois Ă lâĂąge de la survenue de la peur de lâĂ©tranger ». La mĂšre est dĂ©signĂ©e comme lâobjet reconnu en tant que tel et pouvant donc ĂȘtre perdue. LâĂ©tranger troisiĂšme personnage est celui qui vient dĂ©signer cette perte sans ĂȘtre lui-mĂȘme investi comme objet prĂ©cise lâauteur. Il signifie la perte de la mĂšre et est la marque de son interdit. Le Guen le nomme non-mĂšre, pure nĂ©gativitĂ© souligne-t-il nâexistant que par la non-existence de la mĂšre. Lâauteur âŠpropose de considĂ©rer cette situation, telle quâelle est postulĂ©e par la peur de lâĂ©tranger, comme Ă©tant lâexpression dâun modĂšle structurant et organisateur celui du complexe dâĆdipe originaire. » Ce non-mĂšre permettra dâĂ©tayer lâimago du pĂšre. - Piera Aulagnier. Dans son livre La violence de lâinterprĂ©tation 1975, sa thĂ©orisation lâamĂšne Ă considĂ©rer que le plaisir du corps de lâenfant apprend Ă dĂ©couvrir un autre-sans-sein mais qui peut nĂ©anmoins se rĂ©vĂ©ler pour lâensemble de ses zones fonctions Ă©rogĂšnes source de plaisir, devenir une prĂ©sence quâon dĂ©sire, mĂȘme si elle est souvent la prĂ©sence qui dĂ©range. LâentrĂ©e du pĂšre sur la scĂšne psychique obĂ©it Ă la condition universelle rĂ©glant cet accĂšs pour tout objet ĂȘtre source dâune expĂ©rience de plaisir qui en fait pour la psychĂ© un objet dâinvestissement. » - Michel Fain et son texte sur La censure de lâamante parle du dĂ©sir paternel ressenti dâemblĂ©e, ce qui nous parait bien rendre compte dâun pĂšre rĂ©el, important dans sa rencontre prĂ©coce avec lâenfant âŠla mĂšre redevenant femme rompt lâidentification primaire, et libĂšre de ce fait les potentialitĂ©s instinctuelles du ça de lâenfant. Câest ce qui mâa amenĂ© Ă parler de la censure de lâamante sâexerçant dâemblĂ©e sur ces potentialitĂ©s susceptibles de gĂȘner le dĂ©sir paternel. Ainsi, dans de bonnes conditions, le ça de lâenfant se trouve prĂ©cocement confrontĂ© au dĂ©sir paternel. » Il me parait important de souligner que dans cette citation, Michel Fain parle du dĂ©sir paternel pouvant ĂȘtre ressenti directement par lâenfant ; dĂ©sir Ă son Ă©gard et dĂ©sir pour la mĂšre. Il perçoit donc dĂšs cette Ă©poque la diffĂ©rence qualitative des dĂ©sirs de ses deux parents. - Jean-Luc Donnet qui dans son travail sur lâidentification primaire considĂšre que celle-ci ⊠dĂ©signerait, au sein des liens primitifs de la symbiose, un pĂŽle anti-çaĂŻque », prĂ©sexuel, prĂ©symbolique ». Il Ă©voque aussi le caractĂšre anaclitique du lien au pĂšre dans le texte de Freud Pour introduire le narcissisme, considĂ©rant que le pĂšre a toujours Ă©tĂ© dĂ©jĂ lĂ , et sâil vient en second », câest toujours dans une temporalitĂ© de lâaprĂšs-coup ». Cette rapide revue de textes de Freud et dâauteurs postfreudiens montre que ce pĂšre du dĂ©but est Ă©voquĂ© dans plusieurs travaux non nĂ©gligeables. Mais force nous est dâobserver quâon nây fait que peu rĂ©fĂ©rence. Peut-ĂȘtre parce quâune telle approche remettrait en question ce qui nâest pas le cas la dyade mĂšre-enfant qui est Ă la base de bien des thĂ©ories psychanalytiques ? Câest dans cette perspective dâune approche plus systĂ©matisĂ©e des relations entre le pĂšre et lâenfant au dĂ©but de la vie psychique, que je situerai mon propos. Avec cette prĂ©cision que cet accent mis sur ces liens prĂ©coces nâĂ©carte en rien la prĂ©valence des relations avec la mĂšre, que le principe gĂ©nĂ©ral de la triangulation apportĂ©e par les deux parents auprĂšs de lâenfant. De mĂȘme, cette idĂ©e ne remet pas en question le principe gĂ©nĂ©ral dâun pĂšre de la prĂ©maturitĂ© qui incarnerait dĂšs le dĂ©but lâambivalence inhĂ©rente au complexe paternel, ce que la nĂ©vrose de contrainte met caricaturalement en relief le pĂšre impitoyable et le pĂšre adulĂ© ». Rappelons que Freud, reprenant les travaux dâAbraham, relie lâapparition des premiĂšres marques de lâambivalence de lâidentification primaire au stade sadique-oral. Câest cette phase de lâincorporation orale que Freud met Ă©troitement en lien avec lâidentification primaire. Cela soulignĂ© pour prĂ©ciser une nouvelle fois la diffĂ©rence entre la relation pĂšre-enfant et mĂšre-enfant ; dâemblĂ©e, nous ne sommes pas dans le mĂȘme registre, mĂšre et pĂšre sont diffĂ©renciĂ©s. Ce que Freud 1921 dĂ©veloppera dans le chapitre sur lâidentification dans Psychologie des masses et analyse du moi, apportant des Ă©lĂ©ments essentiels. Lâidentification au pĂšre Ă©voquĂ©e dans un registre oedipien lâest aussi dĂšs le dĂ©but » Lâidentification est au demeurant ambivalente dĂšs le dĂ©but, elle peut tout aussi bien se tourner vers lâexpression de la tendresse que vers le souhait de lâĂ©limination. Elle se comporte comme un rejeton de la premiĂšre phase orale de lâorganisation de la libido, dans laquelle on sâincorporait, par le fait de manger, lâobjet dĂ©sirĂ© et prisĂ©, et ce faisant on lâanĂ©antissait en tant que tel. » Comme le disait Freud Lâidentification est la forme la plus prĂ©coce et la plus originelle de la liaison de sentiment », cela pouvant concerner la relation avec la mĂšre, mais aussi celle avec le pĂšre au dĂ©but de la vie. Dans ces liens de la prĂ©maturitĂ©, lâidentification primaire joue un rĂŽle de premier plan et amĂšne, comme nous lâavons soulignĂ©, la marque dâune ambivalence dâemblĂ©e prĂ©sente dans la relation pĂšre-enfant. Cette caractĂ©ristique de la relation avec le pĂšre la diffĂ©rencie clairement de la relation primaire avec la mĂšre. Mais si lâon prend en compte ce lien pĂšre-enfant Ă la mĂȘme Ă©poque et ses effets sur la psychĂ©, nous pouvons postuler que, sans remettre en question lâidentification au pĂšre de la prĂ©histoire personnelle telle que Freud 1923 la dĂ©finit particuliĂšrement dans Le moi et le ça, lâidentification au pĂšre pourrait, elle aussi, ĂȘtre dĂ©finie comme lâest lâidentification primaire Ă la mĂšre. Cette identification au pĂšre serait donc antĂ©rieure au choix dâobjet, mais appartenant aussi Ă cette catĂ©gorie de lien primaire dans lequel investissement dâobjet et identification ne sont pas Ă distinguer lâun de lâautre » pour reprendre la formule de Freud dans Le moi et le ça. On peut en effet penser, que la proximitĂ© avec le pĂšre inclut des vĂ©cus affectifs et sensoriels qui font trace dans le psychisme en devenir de lâinfans. Freud parle ainsi dans la citation dĂ©jĂ Ă©voquĂ©e Dâune vision du monde âŠdâimage mnĂ©sique du pĂšre de lâĂ©poque enfantine. » Cette conception des relations avec le pĂšre est cohĂ©rente avec un point de vue Ă©conomique considĂ©rant que le narcissisme le plus prĂ©coce nâexclut pas la possibilitĂ© des investissements dâobjet, comme cela est possible dans la relation avec la mĂšre. De mĂȘme, cette idĂ©e dâun pĂšre perçu dĂšs le dĂ©but par lâenfant nâest pas en contradiction avec le principe dâune dualitĂ© mĂšre-enfant parfois qualifiĂ©e de symbiose primaire ou de dyade. On peut en effet considĂ©rer que dans les stades du dĂ©but du dĂ©veloppement psychique, les objets mĂšre et pĂšre sont diffĂ©renciĂ©s dans la rĂ©alitĂ© au-dehors », ce que le moi du sujet ne peut encore percevoir comme tel du fait de sa maturation en cours. Ils ne sont donc pas nĂ©cessairement diffĂ©renciĂ©s au niveau du psychisme du sujet au-dedans », ce nâest quâultĂ©rieurement que se diffĂ©rencieront les imagos. A ce stade, il ne sâagit que de traces qui nâouvriront sur une diffĂ©renciation interne quâavec la construction progressive du moi. Lâenjeu est important si on accepte de considĂ©rer que le pĂšre de la quotidiennetĂ©, affectif et corporel, a un rĂŽle dans lâapparition de ce pĂŽle prĂ©sexuel, prĂ©symbolique. Lâaffect est en effet essentiel dans ce temps mystĂ©rieux de lâaube de la vie psychique, ce dont rend bien compte la belle dĂ©finition du pictogramme chez Piera Aulagnier 1975 affect de la reprĂ©sentation et reprĂ©sentation de lâaffect ». Un point essentiel nous parait ĂȘtre de considĂ©rer que si le sujet ne peut diffĂ©rencier les objets mĂšre et pĂšre, il peut sans doute trĂšs tĂŽt percevoir la diffĂ©rence de leur pulsionnalitĂ© du fait de relations corporelles, sensorielles, psychiques diffĂ©rentes. Câest dans cette perspective que sâinscrirait la perception du pĂšre dĂšs le dĂ©but par lâinfans, non pas reconnu comme tel, mais dans une diffĂ©rence, prĂ©curseur des premiĂšres triangulations. Cet investissement pulsionnalisĂ© et diffĂ©renciĂ© du sujet par chaque parent, rencontrant la propre pulsionnalitĂ© du sujet, lequel ferait preuve dâune rĂ©ceptivitĂ© Ă la pulsionnalitĂ© des objets primaires, comme Ă la complexitĂ© de leurs modes de gestion de leurs mouvements pulsionnels, permettrait lâentrĂ©e dans le prĂ©symbolique et le prĂ©sexuel. Ce pĂšre du dĂ©but » tel que nous le dĂ©crivons, incarnĂ©, sensoriel, est Ă diffĂ©rencier du pĂšre symbolique dont le rĂŽle est principalement de trianguler la relation avec la mĂšre sur le principe de la conflictualitĂ© Ćdipienne. Il est aussi Ă diffĂ©rencier du pĂšre de lâĆdipe prĂ©coce de MĂ©lanie Klein car dans ma façon de voir les choses, lâinfans perçoit la diffĂ©rence de pulsionnalitĂ© de ses deux parents avant de percevoir lâaspect sexuel et Ćdipien de leur lien. Ce pĂšre nâest pas non plus le pĂšre dans la tĂȘte de la mĂšre » qui est en fait un pĂšre Ćdipien, organisĂ© Ă partir du complexe dâĆdipe de la mĂšre. Ce nâest pas un rival de la mĂšre, ni un substitut, ni un pĂšre mimant la mĂšre dans un rĂŽle maternant, il est identifiĂ© auprĂšs de lâenfant par son investissement et sa propre pulsionnalitĂ©. Comme on le voit, il y a plusieurs pĂšres, celui du dĂ©but de la vie de lâenfant que jâai appelĂ© pĂšre primaire », le pĂšre symbolique qui triangule par principe et bien sĂ»r dans la rĂ©alitĂ©, le pĂšre dans la tĂȘte de la mĂšre » qui lui permet bien Ă©videmment dâassurer la loi et la triangulation en lâabsence du pĂšre ou dâun de ses substituts. Dans cette perspective, nous retrouvons les dĂ©veloppements du rapport du CongrĂšs de 2013 de Christian Delourmel sur ce quâil appelle le couple inhibition/tiercĂ©isation. Je pense en effet que la relation avec ce pĂšre du dĂ©but de la vie psychique conditionne lâĂ©laboration des symbolisations primaires que je dĂ©finis comme organisatrices du moi corporel, prises dans la relation affective avec lâobjet, organisant les premiĂšres diffĂ©renciations dedans/dehors, contenant/contenu, bon/mauvais. Ce qui permet alors la diffĂ©renciation du moi-rĂ©el dĂ©finitif Ă partir du moi-plaisir initial tel que Freud 1925 le dĂ©finit dans La nĂ©gation. Ces symbolisations primaires permettront lâĂ©laboration des premiĂšres triangulations. Dans ma façon de concevoir ces premiers temps de la vie psychique, une atteinte portĂ©e aux symbolisations primaires aurait pour consĂ©quence une source de confusion au niveau du moi naissant liĂ©e aux difficultĂ©s dans les diffĂ©renciations contenant/contenu empĂȘchant alors cette fin de la mobilitĂ© de la pulsion » dont parle Freud dans Pulsions et destins des pulsions. Câest dans ce manque que sâorganiserait la pathologie des premiĂšres inhibitions avec des suites possibles sur les processus de refoulement, lâĂ©laboration de la conflictualitĂ© Ćdipienne et les inhibitions secondaires. Dans ma conception de lâinhibition primaire GĂ©rard 2009, je suis proche Ă la fois de la conception de Freud 1895 dans LâEsquisse dâune psychologie scientifique oĂč le moi se voit investi de la fonction dâinhiber les processus primaires, et en accord avec la dimension Ă©conomique de limite du passage de quantitĂ© telle quâelle sera dĂ©veloppĂ©e dans la 2Ăšme topique. Les liens entre lâinhibition et les processus primaires sont en effet Ă©voquĂ©s par Freud dans Lâesquisse dans ce quâil appelle Ă cette Ă©poque expĂ©rience de satisfaction ». Le moi se voit investi de la fonction dâinhiber les processus primaires consistant en une libre circulation de lâexcitation jusquâĂ lâimage. Lâinhibition a ainsi trĂšs tĂŽt une fonction essentielle, liĂ©e Ă lâĂ©tat de dĂ©tresse infantile, Ă lâ Hiflosigkeit », au plus proche de la naissance psychique. Il y a lĂ une dimension Ă©conomique de limite de passage de quantitĂ© dont on sait lâimportance quâelle aura dans la 2Ăšme topique, prenant toute sa valeur dans les pathologies traumatiques, narcissiques et limites. Mais la notion dâinhibition renvoie bien sĂ»r aussi, Ă la conception freudienne de 1926 dâInhibition, symptĂŽme et angoisse, Ă une forme de renoncement mettant au premier plan une fonction du moi faisant lâĂ©conomie dâun conflit ou Ă©vitant les consĂ©quences des processus de refoulement, ce dont le patient Ă©tat-limite serait privĂ©, le laissant ainsi confrontĂ© Ă ses angoisses du fait de la difficultĂ©, voire de lâimpossibilitĂ© Ă constituer des symptĂŽmes. On rencontre ainsi chez ces patients des angoisses sans objet ou encore la difficultĂ© de constituer des phobies dans lâenfance. Cet Ă©vitement du refoulement amĂšne Ă considĂ©rer ce qui se passe antĂ©rieurement Ă ce processus, et donc Ă sâinterroger sur les relations possibles entre lâinhibition et lâintĂ©gration des premiĂšres expĂ©riences. Au-delĂ des relations de lâinhibition avec le moi, la question se poserait des liens entre lâinhibition et des mĂ©canismes telle que lâidentification primaire, donc bien avant la pĂ©riode Ćdipienne. Ă lâinverse, pourront aussi se dĂ©velopper des formes dâexcitation psychique retrouvĂ©es dans la pathologie de certains enfants en difficultĂ© et des patients Ă©tats-limite. En effet, les premiers freinages pulsionnels, ainsi que les prĂ©mices de la rencontre avec lâobjet qui sera progressivement perçu et diffĂ©renciĂ©, dĂ©coulent de la qualitĂ© de ces premiĂšres inhibitions. On peut en effet imaginer quâune atteinte portĂ©e Ă ces Ă©lĂ©ments, laisse le sujet dans une forme dâexcitation qui ne permet pas les diffĂ©renciations les plus Ă©lĂ©mentaires ; cet ensemble conditionnĂ© par lâinhibition primaire peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme un prĂ©alable Ă la mise en place du fantasme de scĂšne primitive, dont on connait lâimportance pour le dĂ©veloppement de la conflictualitĂ© Ćdipienne. Les troubles des premiĂšres diffĂ©renciations moi-rĂ©el, moi-plaisir pourraient porter atteinte Ă lâinstauration de ce fantasme originaire en empiĂ©tant sur la possibilitĂ© dâinstaurer un fantasme de scĂšne primitive uniquement fantasmatique GĂ©rard, 2010. Comme si une forme de doute sâinstaurait, amenant le sujet Ă un accrochage dans le perceptif qui prendrait alors le pas sur lâendopsychique, pouvant perdurer tout au long de la vie comme dans le cas des patients Ă©tats limite. Câest ce qui amĂšnerait ces patients Ă toujours rechercher un contact perceptif avec lâanalyste, rendant ainsi parfois difficile le passage au cadre classique divan-fauteuil ; la disparition de lâanalyste du champ visuel du patient renvoyant sans doute ce dernier Ă des troubles des premiĂšres symbolisations telles que nous les avons dĂ©finies. Je reviens Ă la question des premiĂšres symbolisations. Leur qualitĂ© conditionne lâaccĂšs aux symbolisations secondaires. Ces derniĂšres sont les symbolisations qui permettent lâentrĂ©e dans le monde secondarisĂ©, et Ă lâenfant dâaccĂ©der aux apprentissages et Ă un monde fantasmatique nuancĂ© et apaisĂ©. En derniĂšre extrĂ©mitĂ©, leur dysfonctionnement, leur manque jusquâĂ la question de la forclusion conduit le sujet vers la psychose. Mais cette question des symbolisations primaires et secondaires est Ă aborder de maniĂšre plus nuancĂ©e et plus compliquĂ©e car elle apparait frĂ©quemment dans notre clinique sous des formes plus discrĂštes. Sans doute tout dâabord dans la clinique des enfants dysmatures, hypermatures, ou plus encore dysharmoniques, dont le moi sâest dĂ©veloppĂ© de maniĂšre hĂ©tĂ©rogĂšne donnant le sentiment dâun fonctionnement bancal. Ce sont des enfants qui prĂ©sentent des rĂ©sultats complexes, lorsquâils passent un bilan psychologique, les performances sont en dĂ©calage avec les aspects affectifs, Ă©motionnels de la personnalitĂ©. Il sâagit lĂ probablement du dĂ©veloppement de symbolisations secondaires Ă©tayĂ©es par des symbolisations primaires constituĂ©es dans des conditions de dĂ©but de vie difficiles pour lâenfant. On retrouve ce type de difficultĂ©s chez les patients adultes souffrant de troubles narcissiques, ceux quâon appelle les Ă©tat-limite, pouvant par exemple prĂ©senter une rĂ©ussite sociale importante avec parfois des postes de haute responsabilitĂ© et qui par ailleurs se retrouvent dans des situations personnelles, Ă©motionnelles, compliquĂ©es et douloureuses, confrontĂ©s aussi Ă des angoisses souvent sans objet. On reconnait lĂ rapidement dĂ©crits, les patients rencontrĂ©s dans la clinique actuelle. LĂ encore, les aspects dysharmoniques de leur personnalitĂ© Ă©voquent un dĂ©veloppement dans lequel les alĂ©as de lâorganisation des premiĂšres symbolisations nâont pas permis un dĂ©veloppement harmonieux de la personnalitĂ©. Cela permet de sâinterroger sur le fait que les patients Ă©tat-limite rencontrĂ©s dans la clinique adulte pourraient ĂȘtre les enfants dysharmoniques rencontrĂ©s dans les consultations pour enfant. Avec comme arguments que les uns comme les autres, outre les troubles des symbolisations primaires Ă©voquĂ©s, prĂ©sentent des carences des processus de refoulement, des difficultĂ©s dâentrĂ©e dans la conflictualitĂ© Ćdipienne, une qualitĂ© dâangoisse souvent sans objet. Bien sĂ»r, il nâest pas nouveau de mettre ainsi lâaccent sur la qualitĂ© des premiĂšres relations objectales dans les processus de symbolisation. Mais je voudrais aussi mettre en relief le rĂŽle de ces symbolisations primordiales dans le deuil des objets primaires et dans les dĂ©fenses maniaques. Peut-ĂȘtre devrions-nous parler plutĂŽt de deuil des reprĂ©sentations des objets primaires, puisquâau moment oĂč ces questions se posent chez les patients adultes, ce sont des objets inconscients. Mais lâimportant est que ces symbolisations primordiales ont une fonction essentielle dans la diffĂ©renciation de lâobjet et en consĂ©quence sur lâindividuation du sujet puisquâelles permettent les premiĂšres diffĂ©renciations contenant-contenu. On peut aussi faire lâhypothĂšse que la persistance dans lâinconscient dâimagos indiffĂ©renciĂ©es est en lien avec cette pathologie du deuil primaire. Si le pĂšre ne peut tenir une place suffisamment organisatrice dâune triangulation prĂ©coce de bonne qualitĂ© au dĂ©but de la vie, il y aurait alors une atteinte portĂ©e aux premiĂšres symbolisations gĂ©nĂ©rant comme nous lâavons Ă©voquĂ© une forme de confusion au niveau du moi du fait des difficultĂ©s Ă diffĂ©rencier le contenant et le contenu. Câest dans ce manque que sâenracinerait la pathologie de lâinhibition, ce que nous avons retrouvĂ© dans notre clinique lorsque le pĂšre reste mystĂ©rieusement endeuillĂ© depuis toujours. » Les identifications primaires dont il est porteur sont alors infiltrĂ©es par ses propres identifications dĂ©pressives, en fait le plus souvent mĂ©lancoliques dans les cas les plus graves. La confusion est une source dâinhibition. Un trouble des premiĂšres inhibitions en serait la consĂ©quence sur le modĂšle du couple inhibition-dĂ©pression du monde secondarisĂ©. Le cas de lâHomme aux loups va dans ce sens, Ă©voquant un enfant confrontĂ© Ă un pĂšre dĂ©primĂ©, voire mĂ©lancolique. Ces identifications possibles Ă lâobjet de lâobjet ou aux identifications des parents, rendent compte dâune perspective transgĂ©nĂ©rationnelle et de transmission de troubles apparemment magiques pouvant sauter une ou plusieurs gĂ©nĂ©rations. Sâil est vrai que dans lâhistoire de lâHomme aux loups tel que Freud lâĂ©voque, le phylogĂ©nĂ©tique fut un recours pour lui lorsquâil voulut prouver la pertinence de ses thĂ©ories sur la scĂšne originaire, lâexemple de ce cĂ©lĂšbre patient de Freud renvoie aussi Ă lâimportance du pĂšre de la rĂ©alitĂ©. On se souvient Ă ce propos que le pĂšre de SerguĂ« fut un pĂšre trĂšs prĂ©sent et trĂšs proche de son fils. Un pĂšre primaire » pourrait-on dire, trĂšs attentif Ă tout ce qui concernait son fils prĂ©cocement. On peut se rappeler aussi de la mĂšre dĂ©crite implicitement comme un objet primaire carenciel. Le cas de lâHomme aux loups me parait illustrer de maniĂšre Ă©vidente le fait que les pathologies ne sont pas toujours en lien avec la relation maternelle prĂ©coce. On y retrouve une mĂšre apparemment froide et un pĂšre mĂ©lancolique ou presque. Incidences sur la clinique. Un des intĂ©rĂȘts de suivre mon point de vue pourrait ĂȘtre de considĂ©rer quâil ouvrirait sur la clinique. Je vais reprendre le 1er cas dâun des rapports du CongrĂšs sur le Paternel, celui de Christian Delourmel, pour illustrer mon propos. LâhypothĂšse dâune diffĂ©renciation de la pulsionnalitĂ© perçue prĂ©cocement par le sujet dĂšs le dĂ©but de la vie psychique comme je lâai Ă©voquĂ©e, permet de penser quâelle se retrouverait dans la relation transfĂ©rentielle de la cure psychanalytique. De la mĂȘme maniĂšre quâon peut parler dâun transfert paternel et dâun transfert maternel, il serait possible de considĂ©rer que les transferts archaĂŻques rencontrĂ©s dans les traitements des patients Ă©tat-limite et des enfants en grande difficultĂ© ne sont pas indiffĂ©renciĂ©s ils pourraient sâorganiser dans un registre de transfert maternel primaire mais aussi dans un registre de transfert paternel primaire. Dans son rapport, lâauteur nous parle dâun patient dont les difficultĂ©s ont commencĂ© dĂšs la toute petite enfance Ă©nurĂ©sie, encoprĂ©sie, troubles du langage, anorexie, hypothĂšse dâune capsule autistique », troubles sâĂ©tant ensuite dĂ©veloppĂ©s tout au long de sa vie. Lâabsence de rĂȘve et les activitĂ©s dĂ©bordantes amĂšnent Ă sâinterroger sur la qualitĂ© des inhibitions du dĂ©but de la vie telles que je les ai Ă©voquĂ©es et sur les premiers freinages pulsionnels. Un manque dans les premiĂšres triangulations aurait-il portĂ© atteinte Ă lâorganisation des symbolisations primordiales ? Le cocon, la capsule dans laquelle il se sent enfermĂ©, renverraient-ils Ă un impossible deuil de lâobjet primaire, un enfermement avec une imago indiffĂ©renciĂ©e jusquâĂ la rencontre avec son analyste ? Pourrait-on entendre cette extraction de la vielle carcasse de homard » comme un travail dans le registre dâune relation transfĂ©rentielle paternelle telle que je viens de la dĂ©finir, permettant ce deuil et une sortie de cette relation pathogĂšne ? Les rĂ©sultats de ce travail dans le contexte de ce transfert particulier ouvrent Ă la diffĂ©renciation des imagos maternelle et paternelle. Ce qui est visible lorsque le patient Ă©voque Mon pĂšre, transparent, collĂ©, englobĂ© Ă ma mĂšre⊠» et quâensuite, aprĂšs quâait pu ĂȘtre Ă©laborĂ© le fantasme de scĂšne primitive, apparait clairement la reprĂ©sentation des deux parents. Un exemple dâinterprĂ©tation illustrant cette hypothĂšse pourrait ĂȘtre ce que dit lâanalyste lorsque le patient Ă©voque une nouvelle fois la scĂšne du dĂ©shabillage de la mĂšre. Lâauteur du rapport se souvient Ă ce moment dâune sĂ©ance au cours de laquelle le patient avait parlĂ© de son pĂšre rĂ©parant un mur et lui dit Vous aligniez vos formules de maths comme votre pĂšre montait des briques, pour mettre un mur entre votre mĂšre et vous ? Pour quâelle ne lise pas dans votre regard un dĂ©sir de mĂąle ? Comme le mur de paroles que vous montez ici entre vous et moi ? » De notre point de vue lâanalyste se place avec cette interprĂ©tation comme triangulant la relation mĂšre-fils dans un transfert paternel primaire puisque lâinterprĂ©tation de Delourmel Ă propos de ce mur de paroles montĂ© entre le patient et lui, fait Ă©cho aux propos de Mr H qui disait quâil se sentait envahi par le corps de sa mĂšre » quand il avait Ă©voquĂ© ce souvenir. Par ailleurs, du point de vue de son contre-transfert, lâauteur du rapport ne se situe-t-il pas lĂ encore dans une position paternelle telle que nous la dĂ©finissons, lorsquâil sâinterroge sur le discours mur du son â mur de sons » de son patient ayant eu pour fonction dâassurer, dans la situation analytique, celle dâun mur-Ă©cran-bouclier opaque interne visant Ă le protĂ©ger dâune imago de mĂšre phallique projetĂ©e sur lâanalyste » ? Une triangulation prĂ©coce dans le transfert pourrait-on dire. LâintĂ©rĂȘt du repĂ©rage dâun transfert dont la qualitĂ© pourrait ĂȘtre qualifiĂ©e de paternel primaire est de permettre dâenvisager une stratĂ©gie interprĂ©tative diffĂ©rente dâun registre de transfert archaĂŻque de type maternel. SchĂ©matiquement, le premier se situerait dans un contexte triangulant et sĂ©parateur câest lâexemple dans le cas du patient de Christian Delourmel quand le second serait globalement plus contenant. Pour terminer et pour rĂ©sumer Jâai soulignĂ© lâimportance accordĂ©e au pĂšre de la prĂ©histoire et particuliĂšrement au pĂšre de la quotidiennetĂ©. Ce pĂšre de la rĂ©alitĂ© affective et corporelle de lâenfant mâapparait en effet important Ă prendre en compte dans sa contribution Ă lâĂ©laboration des symbolisations primaires, des triangulations prĂ©coces, des premiers freinages pulsionnels et de lâĂ©laboration des prĂ©mices du fantasme de scĂšne originaire. Dans cette perspective, la perception par lâenfant dĂšs le dĂ©but de la vie psychique, de la diffĂ©rence de la pulsionnalitĂ© maternelle et paternelle, me semble un Ă©lĂ©ment essentiel de la discussion. LâhypothĂšse dâune diffĂ©renciation des transferts archaĂŻques en transfert maternel primaire et paternel primaire en dĂ©coulerait. Sa reconnaissance par lâanalyste peut permettre une ouverture dans la cure analytique des patients Ă©tats limite et des enfants en grande difficultĂ©, pour lesquels les analystes sont parfois dĂ©munis, confrontĂ©s au caractĂšre dĂ©sorganisĂ© et dĂ©sorganisant de certains transferts archaĂŻques, prĂ©Ćdipiens. ConfĂ©rences dâintroduction Ă la psychanalyse, 13 FĂ©vrier 2014 RĂ©fĂ©rences bibliographiques Aulagnier P. 1975, La violence de lâinterprĂ©tation, PUF. Delourmel C., 2013, De la fonction du pĂšre au principe paternel, Revue Française de Psychanalyse, t. LXXVII, spĂ©cial congrĂšs. Donnet 1995, Surmoi I, Monographies de la Revue Française de Psychanalyse, PUF. Fain M., 1971, PrĂ©lude Ă la vie fantasmatique, RFP, vol. 35, n° 2-3. Freud S., 1897, Lettre Ă Fliess 123 â 6avril 1896, PUF, 2006. Freud S. 1921, Psychologie des masses et analyse du moi, OCF, XVI, Paris, Puf, Freud S. 1923, Le Moi et le Ăa, OCF, XVI, Paris, Puf. Freud S. 1925, La nĂ©gation, OCF, XVII, Paris, Puf. 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